la trilogie berlinoise, orpheline de Philip Kerr

le polar historique perd un de ses maîtres

2' de lecture

Philip Kerr, père du détective privé Bernie Gunther, est décédé ce vendredi 23 mars à l’âge de 62 ans. D’origine écossaise et auteurs d’une trentaine de romans, il se fera surtout connaitre pour la Trilogie Berlinoise, premières aventures de Bernie Gunther, inspecteur officiant à Berlin et membre de la « Kripo », la police criminelle allemande sous le régime nazi. Il fallait oser prendre le cadre du régime nazi pour mettre en scène un inspecteur antinazi qui devient officier SS dans ces circonstances historiques. Avec des romans époustouflants, formidablement documentés et proches de ce que l’on pourrait imaginer de la vie quotidienne sous Hitler, il réussit le tour de force de questionner les choix et décisions d’un homme, et même de chacun de nous, dans un contexte difficile et traumatisant, dans des moments qui appartiennent à l’histoire avec un grand H.

Philip Kerr répondra avec maestria à la question de savoir si enquêter sur un crime, somme toute banal, a encore un sens dans l’Allemagne nazie d’Hitler, à l’heure des crimes de masse et de l’extermination. Il poursuivra les aventures de Bernie au-delà de la guerre froide après la fin de la deuxième guerre mondiale au travers d’une douzaine de romans. Philip Kerr revendiquait l’influence de Raymond Chandler pour ces aventures de Bernie, que l’on pourrait qualifier de Phil Marlowe chez les Nazis !!.

Le douzième épisode de la série, Bleu de Prusse, doit paraître au Seuil le 3 mai. Retrouver la chronique de la Trilogie Berlinoise.

Le polar se met au vert
Le père de Hill Street Blues est mort