Nick Tosches, une légende vivante est décédée

Le journaliste, biographe et romancier américain Nick Tosches est mort ce dimanche 20 octobre à l’âge de 69 ans.

Surtout connu et reconnu pour ses biographies de légendes du rock, notamment celle de Jerry Lee Lewis, il s’est imposé comme une légende des critiques de rock. Pour les musicos, il s’est partagé avec égal bonheur entre Rock (pour des titres comme Creem et Rolling) et Country, genre auquel il a consacre une bible Country : The Biggest Music in America et plusieurs autres livres. Réputé mauvais garçon, il s’attache aux rockers maudits ou oublies dans son ouvrage Unsung Heroes Of Rock ‘n’ Roll.

Il a également signé plusieurs romans, dont celui que je vous recommande particulièrement, Le roi des Juifs, biographie romancée du gangster Arnold Rothstein, célèbre gangster des années 1920 depuis sa naissance en Bessarabie à son ascension dans le Lower East Side d’un New York cosmopolite et violent. Il est assez représentatif de l’esprit déjanté et érudit de ce bon vieux Nick. Ses romans sont plutôt classés Roman Noir ou Polar (ce qui lui vaut cet article sur le site Polar Hardboiled), avec notamment La Religion des ratés, Trinités ou le dernier La Main de Dante, dont le personnage principal est tout sauf recommandable, voleur, buveur, macho, drogué, meurtrier et s’appelle par hasard Nick Tosches. Il avait mis en exergue de son dernier roman cette citation d’un poète et philosophe chinois du XIVe siècle, Liu Chi :

Est-il possible que ce que l’homme considère comme mauvais, Dieu le considère comme bon ?

Il avouait lui-même :

Voilà trente ans que je porte cette question. Trente ans pour arriver à cette forme de sagesse qui consiste à renoncer à trancher. Renoncer à l’illusion de savoir ce que sont le bien et le mal. Accepter simplement ce souffle de la vie qui nous est donné à l’origine, en reconnaissant le caractère divin de cet inexprimable qui est en nous. Et assumer sa liberté.