Raoul Whitfield

Un Des Pères Fondateurs

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Bien que méconnu, il peut revendiquer la co-paternité du style Hardboiled au même titre que le trop fameux Dashiell Hammett dont il était l’ami ou encore que Carroll John Daly. Il a réussi dans ses meilleurs moments, à les égaler mais malheureusement il n’a pas eu la constance dans la qualité de ses alter-ego, alternant le très bon et le médiocre. D’aucunes mauvaises langues l’ont un peu taxé de copier le maître Hammett, mais il est vrai que c’était deux amis qui discutaient sans fin des mécanismes du polar et des romans Hardboiled.

La Mort du maestro
La Mort du maestro
Whitfiled est également l’auteur d’histoires de guerre aériennes qui furent réunies dans le recueil Silver Wings. Sa carrière d’écrivain se termine rapidement en 1934, du fait de son état maladif chronique et sans doute également à cause de la mort de sa femme mystérieusement assassinée ou suicidée. Il meurt de la tuberculose dans un hôpital militaire en janvier 1945 dans l’indifférence générale.

Il est né à New-York en 1897 et passe une partie de sa jeunesse dans les Philippines, le Japon et la Chine. Comme de nombreux jeunes américains à l’époque, il réussit à se faire mobiliser dans l’Armée de l’Air durant la première guerre mondiale et malgré son jeune age sert comme aviateur en France. Cette expérience lui servira entre autres pour ces histoires de guerre aériennes et il mettra également à contribution son enfance en Asie pour décrire le cadre des aventures en particulier du privé Jo Gar. Il aurait pu tourné grand industriel car apparenté au célèbre magnat Andrew Carnegie (du fameux Carnegie Hall de New York), celui-ci veut le former à l’industrie sidérurgique. Mais entre écrivain et patron inflexible, Raoul a choisi et se tourne vers le journalisme. D’abord comme reporter, puis il commencera à vendre des nouvelles à Black Mask en 1923 qui publiera presque tous ses récits, même ceux signés du pseudonyme de Ramon Decolta avec le pré-cité Jo Gar.

La Vierge Fatale
La Vierge Fatale
Pour ses romans, je retiendrais La Vierge Fatale, se déroulant sur un yacht dénommé La Vierge, où ce côtoient pêle-mêle, une femme de lettres, des messieurs bien sous tous rapports, une vedette de cinéma, un as de l’aviation et une jeune fille du monde. Pendant les régates, évidemment on commet quelques crimes. Egalement, un peu particulier, La Mort du Maestro où un chef d’orchestre est tué en plein concert au mythique Hollywood Bowl. Le privé Ben Jardinn enquête ! On pourra terminer avec son roman le plus connu, Vivement mes Pantoufles, raconté à la première personne par un petit malfrat Mel Ourney qui sort tout juste de la trop fameuse prison de Sing Sing et décide de mener une guerre impitoyable contre les caïds de la pègre qui exploitent 1es petits truands. Par son style et sa violence, ce roman est bien représentatif des précurseurs durs-à-cuire.

Raoul Whitfield mérite donc la co-paternité du style Hardboiled.

  • La vierge Fatale
  • La Mort du Maestro
  • Meurtre à la une
  • Crimes à Hollywood
  • La Douairière est en danger !
  • Les Emeraudes Sanglantes
  • Vivement mes Pantoufles
  • L’Homme de Chine
Lionel White
James Mc Cain