Albert Simonin

Le Chateaubriand de la pègre

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Célèbrissime pour Touchez pas au Grisbi !, roman qui lui conférera pratiquement immédiatement le statut de précurseur du roman noir français de l’après guerre, il aura su manier l’argot et la qualité d’écriture qui feront sa marque de fabrique.

Des personnages pleins d’humanité, des intrigues bien ficelées, un jargon du milieu démocratisé et le voila donc propulsé (à juste titre) comme le père du roman de mœurs des truands français. C’est Léo Malet qui lui donnera ce surnom de Chateaubriand de la pègre. Avec en plus, des contributions au cinéma qui sont devenues des classiques du genre comme Touchez pas au Grisbi, Le Cave se Rebiffe ou encore Mélodie en sous-sol, il peut entrer au panthéon des auteurs du genre.

Touche pas au Grisbi
Touche pas au Grisbi
Il est né le 18 avril 1905 à Paris dans le quartier populaire de la Chapelle. Fils d’un fabriquant de fleurs artificielles, il doit travailler très tôt mais sans trop trouver un domaine de prédilection. Ce qui le conduira à tâter de différents boulots, comme maroquinier, électricien, commerçant. Après un bref passage par le journalisme sportif, il deviendra chauffeur de taxi qui certainement lui apportera le côté populiste et chroniqueur social qui transpirera dans ces romans. En 1953, il publie donc Touchez pas au Grisbi ! qui obtient le Prix des deux Magots et s’avère vite un succès commercial. Il s’attire également les faveurs des intellectuels de la place parisienne en particulier de Marcel Duhamel, père de la Série Noire, et Pierre Mac Orlan.

Ce premier roman fera partie de la trilogie de Max le Menteur avec Le Cave se rebiffe et Grisbi or not grisbi où il décrira les aventures d’un caïd avec moult bagarres, règlement de comptes et dérapages de voitures. Cette peinture du milieu très humaniste, proche des personnages, est toujours empreinte de réalisme, tendresse et d’un humour que l’on retrouvera dans ses contributions au cinéma. Des incontournables Touchez pas au Grisbi et Le Cave se Rebiffe au non moins mythique Les Tontons flingueurs, il a grandement contribué à populariser le genre en lui donnant une French Touch qui le démarque des piliers américains de la Série Noire.

Au delà de la trilogie de Max, Une balle dans le canon narre les péripéties de deux anciens paras qui achètent un bar à Pigalle en volant cinquante millions à un caïd. Il reprendra le principe de la trilogie pour cette fois, une chronique sociale du milieu parisien des années 20 avec Le Hotu.

Retrouver les scènes les plus mémorables des Les Tontons Flingueurs ici

  • Touchez pas au grisbi !
  • Le Cave se rebiffe
  • Grisbi or not grisbi
  • Une balle dans le canon
  • Le Hotu
  • Le Hotu s’affranchit
  • Hotu soit qui mal y pense
  • Du mouron pour les petits oiseaux
  • Lettre ouverte aux voyous
  • Le Savoir-vivre chez les truands
Dennis Lehane
Ed Lacy